Nous tenons à vous informer que cette page a été mise à jour pour refléter les dernières découvertes dans ce domaine.
La publication originale, qui reste disponible ci-dessous pour consultation, a été rédigée en fonction des connaissances et des meilleures pratiques de l’époque.
Cependant, les travaux récents d’Alex Shigo sur le CODIT (Compartmentalization Of Decay In Trees) ont apporté de nouvelles perspectives sur la manière dont les arbres réagissent aux blessures.
Ces nouvelles informations ont des implications importantes pour la réparation des trous dans les arbres. Nous avons donc jugé nécessaire de mettre à jour cette page pour inclure ces découvertes récentes.
L’auteur original a néanmoins réalisé un travail remarquable avec les informations de l’époque. Les nouvelles découvertes n’enlèvent rien à la valeur de ce travail.
Lorsque suite à une coupure de branche et l'intervention assidue des oiseaux, pics verts et autres, le trou dans un arbre est devenu volumineux et profond, comment faire ?
Glue, mastics réparateurs deviennent le cas échéant une solution difficile à mettre en œuvre compte tenu du volume nécessaire pour réparer des ans l'irréparable outrage.
Ici, il s'agit par exemple de réparer un cerisier (40 ans en 2016), greffé en 1976 sur un merisier sauvage, avec les trois variétés suivantes :
Parmi les solutions possibles et utilisées dans ces cas on peut envisager ce qui est parfois utilisé par les jardiniers des espaces verts dans des grandes communes, comme Strasbourg par exemple. Ces derniers, lorsque les trous sont devenus trop grands pour des réparations au mastics ou glue, utilisent parfois la technique du «génie civil», à savoir du béton !!
Il faut alors approvisionner un sac de béton gris et fin ( les plus petits ayant de l'ordre de 3 à 5 kg, pour quelques euros).
Préparer le trou en creusant jusqu'à arriver sur une couche plus dure et sortir tout ce que les insectes, larves et oiseaux ont déjà détérioré.
Conserver la partie dure de l'écorce ; le cas échéant s'il est difficile d'évacuer tous les détritus en raison de la profondeur ou configuration du trou, prendre un aspirateur (avec longue rallonge électrique si on est près de la maison ou un aspirateur de voiture ou similaire) pour sortir les derniers petits détritus, reste à trouver l'alimentation électrique adéquate.
Laisser sécher s'il y a lieu pendant 24 - 48 heures, évacuer les derniers insectes, puis bétonner en bourrant le trou avec un manche, avec un mélange eau pas trop important donnant une pâte pas trop liquide.
Laisser prendre le béton et vérifier de temps en temps si c'est suffisamment dur pour faire le lissage final.
Pour les artistes, on peut même dessiner avec la pointe d'une petite truelle langue de bœuf des nervures ou stries et lorsque tout est sec pour faire beau, passer alors une toute fine couche de peinture, ou la glue habituelle brune ou verdâtre que toute le monde connaît.
Et puis espérer que votre arbre tienne encore de longues années. Méthode non brevetée et sans garantie du gouvernement ! mais qui en vaut d'autres.
Le modèle CODIT (Compartmentalization Of Decay In Trees), un concept introduit par Alex Shigo, est un processus qui décrit comment un arbre réagit aux blessures et aux maladies. Selon Shigo, lorsqu’un arbre est blessé, il forme des “murs” de cellules modifiées autour de la blessure pour ralentir ou empêcher la propagation de la maladie et de la décomposition.
Plutôt que de guérir le tissu endommagé, l’arbre crée quatre barrières pour empêcher toute décomposition ou infection de se propager au reste de l’arbre. Ces barrières, ou “murs”, sont formées de différentes manières :
En ce qui concerne la réparation des trous dans les arbres, le processus de CODIT est crucial. Lorsqu’un trou se forme dans un arbre, que ce soit à cause d’une blessure ou d’une maladie, l’arbre utilise le processus de CODIT pour isoler la zone affectée et empêcher la propagation de la décomposition au reste de l’arbre. Cela signifie que plutôt que de “réparer” le trou en le comblant avec de nouveaux tissus, l’arbre “compartmentalise” ou “compartimente” le trou, limitant ainsi les dommages au reste de l’arbre
La compréhension du modèle CODIT et de la dynamique de croissance des arbres est essentielle pour la sécurisation des arbres creux. Le bétonnage des creux des arbres était une pratique courante pour tenter de prévenir la décomposition et la propagation des maladies. Cependant, cette pratique est aujourd’hui largement remise en question.
Ainsi, avec la compréhension actuelle de la biologie des arbres et du principe du CODIT, le bétonnage des creux des arbres n’est généralement plus considéré comme une pratique recommandée pour la sécurisation des arbres.
Passionné par les arbres, en particulier les fruitiers, arboriste-grimpeur avec une expérience de longue date et paysagiste spécialisé de ‘Le Jardin Au Naturel à Valleroy’ , Benoît Dessauvages avance les arguments suivants pour justifier l’évolution des procédures.:
Par ailleurs Benoît Dessauvages souligne d'autres effets indésirables induits par la pratique du bétonnage des arbres creux :
La méthode de bétonnage des arbres creux, autrefois populaire jusqu’aux années 1980, n’est plus conseillée de nos jours. En effet, elle est maintenant perçue comme étant plus préjudiciable qu’utile.
Les arbres creux sont d’une importance capitale pour l’écosystème, servant de refuge à une multitude d’animaux et d’insectes. Ainsi, si un arbre creux ne constitue pas une menace, il est préconisé de le conserver tel quel.
Voici quelques sources complémentaires qui offrent des perspectives variées et des informations détaillées sur le sujet.
Sources Source Lien L'association Vergers vivants La réaction des arbres aux plaies de taille L'entreprise Van WETTER Qu’est-ce que le CODIT ?